L’IA dans le monde du travail : des différences de perceptions entre dirigeants et salariés

IA au travail : différences de perceptions

Face à l’évolution rapide de l’intelligence artificielle, de nouveaux enjeux liés à la transformation digitale des métiers émergent au sein des entreprises. Les salariés, de plus en plus familiers avec ces technologies, les adoptent souvent plus rapidement que les organisations elles-mêmes. Ces outils, dont les fonctionnalités sont mieux comprises, s’imposent progressivement dans le monde du travail. Selon une récente étude d’Artefact, 30 % des entreprises utilisent déjà l’intelligence artificielle.

Un optimisme et une confiance modérés quant à son implémentation 

Qualtrics a mené une étude auprès de 35 000 employés dans le monde pour analyser leur perception et leur utilisation de l’IA au travail : en moyenne, 49 % de l’ensemble des collaborateurs se disent optimistes quant à son impact sur leurs emplois. Cependant, cette perception varie fortement selon le niveau hiérarchique : 

  • 63 % des dirigeants sont optimistes 
  • contre seulement  38 %  des collaborateurs opérationnels 

La méfiance à l’égard de l’IA varie également selon la fréquence d’utilisation : parmi les collaborateurs inquiets, seuls 29% l’utilisent, alors que chez les optimistes, cette proportion atteint 72%.

Bien que l’IA intéresse de plus en plus de collaborateurs, seulement 53 % d’entre eux font confiance à leurs dirigeants pour l’intégrer efficacement, contre 71 % des cadres dirigeants.

Au sein des secteurs d’activités, des différences sont aussi constatées :

  • Les secteurs de l’informatique et de l’aéronautique, habitués aux innovations technologiques, affichent des taux de confiance élevés, respectivement 72 % et 69 %.
  • À l’inverse, les employés du secteur public et de la santé, moins disposés à utiliser l’IA, ne sont que 25 % à faire confiance à leurs directions.

L’expérience collaborateur au cœur du processus de changement 

Dans le cadre de la conduite du changement, la confiance des collaborateurs envers leurs dirigeants est primordiale, notamment face à des innovations aussi importantes. L’étude démontre qu’un salarié engagé grâce à une bonne expérience collaborateur adoptera plus facilement une posture positive à l’égard de l’IA

  • Il sera 3,8 fois plus susceptible de faire confiance à sa direction sur l’implémentation de ces outils
  • Il sera 2,7 plus enclin à utiliser l’IA de manière hebdomadaire

La culture du feedback constitue aussi un élément clé à prendre en considération. Lorsque les collaborateurs sont sollicités de manière mensuelle pour faire des retours d’expérience, ils ont 1,7 fois plus confiance en leurs dirigeants que ceux sollicités de manière annuelle et ont une perception positive plus marquée à l’égard de l’IA.

Bien que les cadres dirigeants apparaissent comme plus confiants dans leur capacité à être efficaces dans l’intégration de l’IA, ces chiffres démontrent la nécessité de renforcer la confiance avec les équipes. En période de changements et face à un contexte économique complexe, cette confiance peut être volatile, il est donc plus important que jamais d’être à l’écoute des besoins de ses collaborateurs.

Au-delà de la performance, l’IA devient un levier d’employabilité

Les attentes concernant son implémentation varient fortement entre cadres dirigeants et salariés : alors que les dirigeants y voient un moyen d’augmenter la productivité et le volume de travail effectué, les salariés l’utilisent avant tout pour gagner en efficacité (42 %), améliorer la qualité de leur travail (47 %) et se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée (38 %).

Les usages de l’intelligence artificielle s’orientent donc principalement autour de :

  • L’analyse de données (41 %)
  • La recherche en ligne (40 %)
  • La saisie de données (32 %)
  • La traduction (31 %)
  • La rédaction (31 %)
  • Les tâches administratives (25 %)
  • La gestion des demandes clients et internes (21 %)

Grâce au temps gagné en utilisant l’IA, 54 % des salariés se forment et développent de nouvelles compétences, 45 % font preuve de plus de créativité dans leur travail et 31% en profitent pour accompagner d’autres collaborateurs.

Une récente étude de Freshwork révèle que les salariés voient en l’IA un moyen pour améliorer leur employabilité : 38 % des collaborateurs affirment que l’IA les a aidés à obtenir une augmentation ou une promotion.

Un levier pour booster sa marque employeur 

L’intelligence artificielle, de moins en moins perçue comme une menace par les collaborateurs, représente désormais pour eux une opportunité d’améliorer leur quotidien métier et de développer leurs compétences. En effet, 46 % seraient prêts à changer d’emploi pour un poste qui utilise davantage ces technologies.

De plus, l’écart important entre la perception des dirigeants et des salariés à l’égard de l’intégration de l’IA souligne la nécessité d’une approche progressive, adaptée et transparente au sein des organisations. 

L’IA doit être perçue comme un levier d’amélioration et non pas comme une contrainte imposée, afin de renforcer la confiance et l’implication des salariés.

Une implémentation co-construite au sein des organisations permet de valoriser la marque employeur, non seulement en fidélisant les collaborateurs en poste, mais également en attirant de nouveaux talents via des méthodes de travail innovantes.