2024 a été une année marquée par de profondes transformations dans le monde du travail, sous l’effet de l’incertitude économique et politique, de la hausse des coûts, de l’essor des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, ainsi que de l’importance croissante des enjeux du numérique et de la cybersécurité
Jusqu’à présent, les dirigeants d’entreprises ont navigué dans un climat d’incertitude, en particulier face aux nombreux changements qui ont secoué leurs secteurs. Toutefois, la dernière édition du « Baromètre des dirigeants français » d’Eurogroup Consulting révèle un changement positif : les chefs d’entreprises font preuve d’un optimisme modéré pour 2025, une tendance qui traduit une confiance retrouvée en un futur plus prospère.
Dans cette étude, les 1048 dirigeants interrogés ont partagé leurs prévisions en matière de développement de leurs activités, de leur rentabilité, de leurs investissements et de leurs effectifs. Alors que ces indicateurs sont prévus comme stables pour la France (+4,3%), l’optimisme s’envole pour l’étranger (+17%).
En moyenne, 34% des dirigeants interrogés souhaitent investir à l’international en 2025, bien qu’un écart important soit constaté entre les grandes entreprises (22%) et les ETI (47%). Cela s’explique notamment par le fait que les premières sont souvent déjà implantées à l’étranger. Parmi les destinations envisagées, les deux tiers des dirigeants interrogés réfléchissent à se développer en Asie-Pacifique ou en Europe.
Comprendre cet intérêt pour l’international
Pour 82% des dirigeants d’entreprises interrogés, les mesures de préservation de la souveraineté économique en France sont insuffisantes pour maintenir leur compétitivité. Les raisons principales évoquées sont des contraintes administratives et règlementaires trop lourdes, des avantages concurrentiels limités, ainsi qu’une instabilité fiscale importante.
Se développer à l’étranger apparaît comme une solution attractive au regard de contextes économiques internationaux perçus comme plus favorables, d’une sécurité juridique et règlementaire plus importante, et d’un allègement des démarches administratives qui est apprécié. Sur le plan financier, il y a également une différence à l’égard des coûts de la main d’œuvre et de production qui sont aussi perçus comme plus favorables à l’étranger.
Dans un contexte d’innovations constantes et de conduite du changement, ouvrir de nouveaux marchés, et notamment à l’international, apparaît comme une solution intéressante pour de nombreuses entreprises afin d’assurer leur croissance.
Quels défis et quels risques pour 2025 ?
Malgré cet optimisme modéré et ces envies d’internationalisation, certaines préoccupations persistent :
- Le risque géopolitique atteint la première place en 2024 avec 74% des participants l’ayant cité, contre seulement 22% l’année précédente
- Le risque économique reste constant (68% contre 66% en 2023)
- Le risque environnemental se situe à la dernière position, avec seulement 13% des participants l’ayant mentionné
Interrogés sur les défis à relever en 2025, ils sont 73% à placer la rentabilité à la première place, suivie de l’évolution de l’activité (51%) et de la gestion des ressources humaines (47%). Cette dernière évolue pour répondre aux nouveaux enjeux des entreprises, qui doivent allier attractivité, innovation et efficacité budgétaire. Ainsi, des méthodes comme le RPO, les development centers ou les assessment centers gagnent du terrain en offrant des solutions adaptées pour recruter et évaluer les talents à moindre coût.
Le numérique et l’intelligence artificielle ne sont mentionnés que par 29% des dirigeants, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’il est encore difficile de mesurer pleinement les conséquences des nouvelles technologies et de leurs évolutions rapides.